De cette troisième course de sa semaine parisienne, “une de trop” du propre aveu de Simon, il n’y a pas grand chose à dire car il n’avait plus les moyens physiques de concourir. N’a pas d’importance. L’essentiel était ailleurs. Le Niçois a réussi sa sortie à Bercy, soit avec ses deux victoires face à Andy Murray et Taylor Fritz, soit avec sa défaite jeudi. Même si cela signifie qu’il perd, il est heureux de se retrouver face à ce jeune Canadien qu’il apprécie tant. Et mutuellement. ATPParis Tsitsipas met fin au parcours d’un blunt Mute IL Y A UNE HEURE “Merci Gilou !” : l’hommage d’Auger-Aliassime à Simon” “Gilles est quelqu’un que j’apprécie beaucoupa confié la FAA au micro d’Eurosport. C’est le joueur avec qui j’ai le plus de conversations. Je me souviens notamment qu’en 2020, nous avons passé deux semaines ensemble à Cologne dans une bulle… Nous ne pouvions pas sortir, nous passions chaque dîner et chaque repas à parler de tennis. C’est le joueur avec qui j’ai le plus appris, sur et en dehors du terrain..”
CNN et Las Machetas
La meilleure façon de lui montrer ce respect de manière concrète était de lui taper dessus, comme une bonne compétitrice. Auger-Aliassime a été sorti de son contexte pendant la course, du premier au… avant-dernier point. Là, avoue-t-il, il a pensé à tout ça : “Sur le terrain on oublie un peu, on est concentré sur l’instant, nous dit-il. Mais c’est vrai que quand la balle de match était là, je me suis dit “Si je gagne ce point, c’est le dernier point de Gilles, c’est vraiment la fin pour lui.” Ce fut un moment spécial avec beaucoup d’émotions. Je suis content qu’elle ait eu cette belle cérémonie.” “C’est le joueur dont j’ai le plus appris” Auger-Aliassime remercie Simon Durant celle-ci, d’autres témoignages d’affection se sont ajoutés à celui du Québécois. Ceux de ses amis Jo-Wilfried Tsonga et Gaël Monfils, notamment. Ils étaient présents lundi après-midi pour le match contre Murray, mais étaient absents ce jeudi. Qu’importe, leurs messages ont été diffusés sur l’écran géant de l’Accor Arena. Le Manchaux a fait rire en énumérant un à un tous les surnoms que ‘Gilou’ a reçu au fil des ans. “On t’a surnommé “CNN” parce que tu ne te tais jamais. ‘Las machettes’ aussi (la machette) pour tes suggestions sanglantes” a lancé Jo. Gaël Monfils, a parlé de l’extraordinaire gentillesse et humanité de son ami. L’autre moment fort est venu lorsque Gilles Simon s’est adressé à sa famille, faisant écho aux propos de Roger Federer à Londres il y a quelques semaines. “Je sais à quel point tout cela a été dur pour toidit-il à sa femme Carine, cette contradiction entre ces moments où je sais que tu es si fier de moi quand j’arrive à faire de mon mieux sur le terrain et tous ces moments où tu n’en peux plus et que tu veux que ça s’arrête… Toutes ces phases d’ombre qui personne qu’il ne connaisse mais je sais, toute cette carrière professionnelle en suspens, ce qui semble normal mais nous savons tous les deux que ce n’est pas le cas… je suis tellement heureuse de vous dire que c’est fini maintenant !“ “On t’a surnommé ‘CNN’ parce que tu ne la fermes jamais”: “Tsonga et les autres saluent Simon Combien de sommeils as-tu, papa ? Puis à ses deux fils, Valentin l’aîné et Timothée le cadet, pour qui avoir un père champion de tennis était à la fois une chance et un sacrifice. “Vous avez aimé venir aux tournois, vous avez trouvé ça génial, ajouta-t-il à l’adresse du plus jeune des deux. Nous avons fait les cinq premières années ensemble, puis il y a eu une grande passion dans votre vie qui a commencé… l’école. Et on devait y aller tous les jours, c’était moins marrant et à partir de ce moment tu as commencé à me demander ‘tu dors combien papa ?’ Et tu as réalisé que j’ai laissé plus de sommeil que je n’en suis resté. Et à partir de là, il y avait une deuxième question : ‘quand est-ce que tu t’arrêtes ?’ Et je sais que ces dernières années ont été très difficiles.” Beaucoup plus fort mentalement que Federer à la Laver Cup (attention : c’est juste une blague), Gilles Simon n’a pas versé une larme et on se demande comment il a fait pour ne pas craquer. Dans les gradins, de nombreux yeux sont devenus rouges. Lui-même est surpris, mais il a une explication : il était trop épuisé pour cela. “Ce serait très différent si c’était le premier tour, juge. Tout aurait pu se passer très différemment et je pense que, heureusement pour moi, la fatigue me permet de rester plus calme. J’étais plus calme que je ne le pensais. Je suis vraiment très fatigué, je pense que ça aide à rester calme et détendu parce que je sens toujours venir des émotions mais je suis trop fatigué pour les gérer. Peut-être plus tard.” Toute la semaine c’étaittrès long” Simon avoue. Autant le dire maintenant, il avait peur de s’égarer : “Je savais qu’il y aurait beaucoup de monde, je ne savais pas comment j’allais jouer, si j’allais être à égalité contre Andy (Murray). Je voulais juste profiter du monde une dernière fois parce qu’à ce stade, à ce niveau, c’est tout ce qui compte. Je n’avais pas prévu de gagner le tournoi et je n’avais pas besoin de points pour participer au prochain tournoi. J’allais juste sur le terrain, j’essayais de faire un match décent avec un bon niveau pour faire plaisir aux gens une dernière fois. Je ne savais pas si j’y arriverais.” Face à Auger-Aliassime, un Simon combatif jusqu’au bout Je ne manquerai pas le poulet au riz blanc avant la course Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas raté son dernier rendez-vous. Il peut partir en paix. Heureux de passer à autre chose. La vie sur le circuit”ça devenait difficile“, dit-il, et les sentiments qu’il éprouve à Bercy ne font que renforcer son envie de tourner la page pour de bon.”Cette semaine a été très difficile et en deux matches je sors complètement vidé. Ça me rappelle pourquoi j’arrête. Il y a une partie de moi qui est soulagée que cette chose soit finie.” Mais ne vous méprenez pas. Gilles Simon ne crache pas dans sa gamelle, ce qui alimente presque toujours son existence. Aujourd’hui, il se considèretrois fois chanceux“. Chanceux d’avoir été joueur de tennis, de l’avoir été pendant longtemps et de pouvoir choisir sa sortie. Mais oui, la vie d’un joueur professionnel exige certaines choses qu’il est heureux d’abandonner.”Ce n’est pas comme si tout était bonheur de 8h à l’heure du coucher. Certaines choses qui s’arrêtent ne me manqueront pas. Je ne manquerai pas de riz au poulet avant le match, je ne manquerai pas d’aéroports… J’ai une liste comme celle-ci.” Maintenant, la suite attend. Au tennis ? Pas trop loin, probablement. Il veut diffuser. Comment? Avec qui ? Ah bon? Au plus haut niveau ? Tout reste flou. “On ne sait pas encore ce que je veux faire, mais l’envie de transmettre, je sais qu’à un moment donné il y aura, il admet. C’est déjà là, mais je n’ai pas encore le formulaire, je ne sais pas encore comment ni quand, car il y a quelque chose de plus important pour moi que la diffusion en ce moment : c’est ma famille. Je vais essayer d’en profiter au maximum, restez chez vous. J’ai aussi le temps de diffuser. Je pense que ce sera décidé dans les deux prochaines années” D’ici là, repos. Bien mérité. Gilles Simon Crédit : Getty Images ATPParis “C’est le joueur dont j’ai le plus appris” Auger-Aliassime remercie Simon IL Y A 3 HEURES ATPParis Djokovic dévoile contre Khachanov IL Y A 3 HEURES