Une députée libérale, Marie-Claude Nichols, a réussi cette semaine à prolonger le quart d’heure de gloire en prolongation. Mme Nicholls n’a pas eu de brouille avec son patron, Dominique Anglade, sur une question majeure de principe ou de valeurs. Marie-Claude Nichols voulait quelque chose pour elle. Le poste de vice-président de l’Assemblée s’accompagne d’un salaire plus élevé et de la pension correspondante. Un point. C’est tout. La décision sur le troisième vice-président appartient exclusivement au chef de l’opposition officielle. Mme Anglade avait choisi un autre adjoint expérimenté, Frantz Benjamin, qui sera également la première personne noire à occuper ce poste. Un point. C’est tout. Mme Nichols a indiqué qu’elle refuserait toute autre fonction de représentante. L’annonce du cabinet fantôme a été retardée alors que des efforts ont été faits pour raisonner Mme Nicholls. Il y avait une douzaine de nouveaux députés qui voulaient commencer à faire le travail pour lequel ils avaient été élus. Exclusion du caucus Mme Nicholls a décidé qu’elle resterait dans le caucus libéral tout en refusant de jouer un rôle dans le cabinet fantôme. Les officiers d’escouade ne l’ont pas vu de cette façon et Mme Nicholls a été expulsée. C’est là que cette histoire de feuilleton a vraiment pris son envol. Pour calmer le jeu, Mme Anglade rencontre Mme Nichols et lui propose de la réintégrer dans ses fonctions antérieures, mais cette dernière refuse la main tendue de son patron et l’insulte. Réactions violentes Ayant été impliqué dans la politique pendant longtemps, il n’y a pas grand-chose qui me surprenne. Mais je dois avouer que la violence des propos que j’ai entendus m’a vraiment surpris. Une ancienne députée et ministre, Lise Thériault, a donné le ton. Selon elle, Mme Anglade “aurait creusé sa propre tombe” et “signé son propre arrêt de mort”. C’est un langage dur et intimidant qui n’a absolument pas sa place dans une conversation civilisée. La détermination d’un chef Dominique Anglade incarne exactement ce que le Parti libéral prétend défendre. Fille de réfugiés politiques (son père avait été emprisonné par Duvalier), elle se leva et quitta la CAQ de François Legault. Il est ingénieur, titulaire d’un MBA et a été ministre de l’Économie du Québec avant de devenir chef du PLQ. Anglade a de l’expérience et du savoir-faire, mais les vieux routiers du PLQ, qui se sont démenés pour trouver un candidat pour la bloquer, ont poursuivi leur travail de sape. Le Parti libéral, qui a toujours prôné l’égalité et la diversité, montre un côté sombre alors que même d’anciens chefs s’en prennent à leur chef. Certains membres du PLQ ne semblent tout simplement pas prêts à accepter une femme noire comme chef. Un point. C’est tout. Élue au milieu d’une pandémie, un retour à la normale à l’Assemblée donnera à l’Angleterre une chance de prouver ce dont elle est capable, si nous la laissons…