Eric Ciotti, cotillons
Fort de sa deuxième place à l’automne 2021 lors des primaires présidentielles de droite, le député des Alpes-Maritimes a été le premier du trio à officialiser sa candidature. “Le succès inattendu que j’ai obtenu lors de ces élections m’encourage à aller plus loin”, avait-il déclaré fin juillet, affirmant vouloir “remettre” la France dans “la voie de la réforme”. L’élu de 57 ans, député depuis 2007 et ancien président du conseil préfectoral des Alpes-Maritimes (2008-2017), a choisi le slogan “Le droit au cœur”. Partisan d’une ligne “droite et forte”, il met en avant sa capacité à “dire les choses clairement”, avec une “opposition très claire au macronisme” et un discours ferme, notamment pour le souverain. Eric Ciotti a notamment fait campagne en promettant de « désigner dès le début de 2023 » le candidat républicain à la présidentielle de 2027. Il s’agit de Laurent Vaquier, a-t-il prévenu. Le président de la région Auvergne-Rhône Alpes est aussi l’un des principaux soutiens d’Eric Ciotti. “Il a ce lien avec les combattants qui est pour moi la première condition pour être président du parti”, justifie Laurent Wauquiez à propos d’Eric Ciotti, dont “le courage” et “la clarté sur des sujets difficiles comme la sécurité et l’immigration”. Grâce à son soutien et à celui des puissantes fédérations LR du sud-est de la France, le député des Alpes-Maritimes est régulièrement présenté comme le favori du scrutin.
Aurélien Pradié, le challenger
Dernier des candidats à démarrer sa campagne, mi-septembre, le député du Lot défend une ligne de la droite sociale, proche de celle de Xavier Bertrand. Jugeant que les candidatures de ses concurrents sont “similaires”, l’actuel secrétaire général du parti affirme vouloir “reconstruire” une “droite populaire” qui “parle aux jeunes et à toutes les catégories sociales”. Offensif, le n°3 républicain se dit “absolument de droite” mais n’hésite pas à prendre parti à contre-courant, accusant “le modèle économique de surconsommation devenu fou” ou refusant de “dire à un ouvrier qu’il a commencé à 18 ans qu’il devra-t-il travailler encore quelques années.” Aurélien Pradié entend aussi “tout changer” au sein du parti, notamment “le nom, le siège [et] notre organisation”. Epaulé par une partie de la jeune garde républicaine, comme les députés Julien Dive et Pierre-Henri Dumont, l’élu de 36 ans se sait challenger : « Dans ce genre d’élection, il faut toujours être prudent. du troisième homme que vous n’avez pas vu venir.” Il se dit ainsi “convaincu” qu’il atteindra au moins le second tour et qu’il pourra y créer “la surprise”.
Bruno Retailleau, le consolideur
Le patron des sénateurs LR a lancé le combat, début septembre, dans le but “de construire ce grand parti de droite, populaire et patriotique, qui manque aujourd’hui en France”. Entre Eric Ciotti, très droitier, et Aurélien Pradié, au prisme plus social, le doyen de Vendée de 61 ans, ancien finaliste, n’est pas “un candidat contre personne”, mais veut “proposer une autre voie”. . Son credo : unir sa famille politique. “Je veux un droit collecté, pas resserré”, se défend-il, jugeant qu’”il n’y a pas d’avenir pour des petits bouts de droit” qui “seront vendus après la coupe”. Il promet de le faire pour “créer un nouveau parti”, avec une “ligne claire” et non des “mots forts”. Soutenu par plusieurs cadres comme Gérard Larcher et François-Xavier Bellamy, il est considéré comme moins clivant qu’Eric Ciotti. Certains y voient un rempart contre une éventuelle vague de départs en cas de victoire du député des Alpes-Maritimes. Idéologiquement, Bruno Retailleau est connu pour ses positions conservatrices. Il est issu du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers et a été hérité en 2017 par la Force républicaine, le petit parti de François Fillon. L’ancien Premier ministre a récemment salué ses “fortes convictions” et sa capacité à “mener le renouveau républicain”.