Le procès du sombre financement de l’achat du château de La Rochepot, joyau de la Bourgogne, a débuté le lundi 7 novembre 2022 à Nancy, où sept personnes, dont quatre Ukrainiens, vont devoir s’expliquer pendant deux semaines sur un deal financier . opaque. La présidente, Brigitte Roux, a commencé par rappeler le contexte international dans lequel se déroule ce procès, demandant aux différentes parties de “laisser hors de la salle d’audience toute autre préoccupation” pour se concentrer “sur le droit”, même si chacun a “en tête l’actualité”. événements’ en Ukraine. Les sept prévenus, dont quatre Ukrainiens, un avocat français et un ressortissant moldave, sont accusés de blanchiment d’argent en bande organisée pour avoir acheté le château, l’hôtel du village de Côte-d’Or et une Rolls Royce en 2015, soit plus de trois millions d’euros, avec les fonds d’une escroquerie commise en 2015 en Ukraine, selon le parquet.
Le circuit de blanchiment “reconstitué”
Le principal prévenu, Dmitry Malinovsky, gilet gris, lunettes fines, cheveux teints et cirés, aurait pris plus de 12 millions d’euros à une société d’engrais (Dreymoor) dont le siège est à Singapour et dont l’actionnaire majoritaire est un ressortissant russe. L’entreprise est un parti politique. Dmitry Malinovsky a alors fait semblant d’être mort en Ukraine et de vivre en France “sous de fausses identités”. Lire aussi ‘Touche pas à mon château’ : le combat d’un village pour sauver La Rochepot en Côte-d’Or Selon les prétendues preuves lues par le président, les fonds pour l’achat du château ont été mis à disposition par l’une des prévenues, Olga Kalina, ancienne maîtresse de Dmitry Malinovsky, qui a ensuite été remboursée en son nom en Suisse par cinq sociétés offshore. avec des comptes bancaires en Lettonie et en Estonie. Ceci est contesté par l’avocat d’Olga Kalina, Me Stéphane Bonifassi. Charlotte Plantin, défenderesse du cabinet Dreymoor, affirme pour sa part avoir “reconstruit” le stratagème de blanchiment d’argent, qui crée un lien entre les fonds de son client et ceux utilisés pour acheter le château.
Les demandes ont été rejetées
Premier accusé à être interrogé, Alexandru Arman, un ressortissant moldave arrivé en France en janvier 2015, a expliqué au tribunal qu’il avait travaillé comme chauffeur pour Dmitri Malinovsky, sans contrat de travail et rémunéré en espèces. Il ne connaissait son patron que par le prénom “Rodolphus”. Cela a été démenti par Dmitri Malinovsky, qui a affirmé s’être présenté comme “Dmitri” lorsqu’il a embauché Alexandre Armand en mai 2015. Alexandru Arman est ensuite devenu directeur en 2016 de la SARL qui s’occupait de l’exploitation touristique du château : pour lui, c’est Dmitri Malinovsky qui lui a donné des “instructions” via un téléphone spécial et lui a demandé de payer des dépenses personnelles – y compris des notes de luxe hôtels et restaurants où il est allé avec Olga Kalina, après sa maîtresse – avec l’argent du trésor du château. Des prétentions démenties par le principal prévenu, qui a toujours nié être propriétaire des lieux. Saisi par la justice en 2018, le château de La Rochepot est depuis fermé et vide : le mobilier a été vendu l’an dernier lors d’une vente aux enchères à Beaune. Une “faille” pour les habitants de cette commune de Côte d’Or, qui accueillait environ 30 000 touristes par an grâce au château. VOIR AUSSI – Cabinets de conseil : Gabriel Attal réagit après l’ouverture d’une enquête pour blanchiment d’argent pour fraude fiscale