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“Je pleure tous les jours. Je me rends compte que ça touche tout le monde », confie une ex-épouse de François Chapdelaine, témoin de sa descente aux enfers.
Photo d’archives, Chantal Poirier
L’un des ex-maris de la prévenue déplore le manque de soutien aux victimes de violences conjugales.
Cette dernière, qui préfère rester anonyme pour des raisons de sécurité, dit avoir vécu un véritable calvaire avec l’accusé et cela aussi, pendant des années.
L’affaire de ce dernier doit également revenir devant le tribunal lundi.
De son côté, la dame frissonne lorsqu’elle repense aux événements du 1er août.
Photo de Facebook
Audrey-Sabrina Gratton, tuée cet été, à Sorel-Tracy.
Cette nuit-là, Chapdelaine aurait tué Audrey-Sabrina Gratton, 43 ans, puis l’aurait aspergée d’essence et incendiée dans une maison de la rue Turcotte.
Sur place, les pompiers ont procédé à la localisation du corps calciné.
Photo de Facebook
François Chapdelaine, accusé de meurtre.
Chapdelaine a été arrêté à moins d’un kilomètre dans un véhicule blanc. Elle criait et souffrait.
Il a depuis été accusé de meurtre au deuxième degré, d’incendie criminel et de possession de matériel incendiaire.
attaques multiples
Cette violente attaque ne serait pourtant pas tombée de nulle part, selon son ex.
Étranglement, coups de poing, menaces, harcèlement, agression sexuelle, introduction par effraction, méfait. c’est tout ce qu’elle dit avoir vécu avec lui.
«Il y avait beaucoup d’abus émotionnel et de manipulation. Il cardait. Mais j’aurais fait n’importe quoi pour ce type”, a déclaré la jeune femme, qui a dû porter plainte à la police contre l’homme de 6 pieds 2 pouces à plusieurs reprises.
Il a fallu un an pour qu’il soit reconnu coupable de harcèlement et d’agression, ainsi qu’une peine de 90 jours de prison à purger le week-end.
En 10 ans, Chapdelaine n’a jamais reçu de peines plus sévères pour des actes commis contre lui.
“Ils lui donnaient des avertissements. En fin de compte, il a passé plus de temps pour des violations de conditions que ce qui m’a réellement fait vivre », se lamente-t-il.
Avec une chaise
Le meurtrier présumé a également été emprisonné pendant 15 mois pour avoir brutalement battu un homme avec une chaise dans un bar de la région en 2015.
Bien qu’elle affirme avoir entrepris plusieurs démarches auprès des autorités, l’ex de Chapdelaine estime que peu a été fait pour empêcher l’action de ce qui aurait commis l’irréparable aujourd’hui.
Selon elle, ce meurtre aurait pu être évité.
“Pendant 10 ans, j’ai eu peur qu’il me tue”, s’indigne-t-elle. Personne ne m’a cru. Il avait l’air d’être un gars sympa. Il avait d’excellentes notes au collège. »
« Il a fait tellement de boulots. Pourquoi était-il encore libre alors qu’il était clairement dangereux ? » tombe Trinity Gratton-Thériault, fille de la victime.
Selon elle, dans les jours précédents, Chapdelaine aurait fait trois entrées par effraction dans la maison de sa mère.
« Et il aurait un bidon d’essence. J’ai du mal à croire que ce n’était pas prémédité”, a-t-elle déclaré avec colère.
Avec la récente vague de violence, qui a porté à 12 le nombre total de femmes tuées au Québec cette année, les deux femmes plaident pour que plus de crédibilité soit accordée aux victimes de violence conjugale.
Système de contrôle
« Que cela soit pris au sérieux. Le système ne fonctionne pas, dit l’ex-accusé. J’ai frappé aux portes, mais rien ne s’est passé. »
“Combien de femmes faudra-t-il pour être tuées avant qu’il y ait du changement?” demande Mme Gratton-Thériault.
Pour eux, la présence, en tout temps, d’un intervenant spécialisé lors d’interventions policières en contexte conjugal serait une solution possible.
“J’aimerais dire à toutes les victimes d’aller se présenter, mais parfois cela les expose à un risque encore plus grand. C’est ce avec quoi je lutte”, conclut Trinity.
Confronté au meurtrier de sa mère aux urgences le soir du drame
La fille de la femme assassinée à Sorel en août, une jeune infirmière de 21 ans, a admis l’homme désormais accusé d’avoir tué sa mère aux urgences le soir du drame. « Je l’ai vu. J’ai vu les infirmières le soigner. Toute l’équipe s’est mobilisée, car c’était une grosse brûlure », raconte amèrement Trinity Gratton-Thériault. La jeune infirmière qui terminait son quart de soir à l’Hôtel-Dieu de Sorel-Tracy n’avait toujours aucune idée de ce qu’elle voyait lorsque les ambulanciers sont arrivés à l’urgence avec François Chapdelaine le soir du meurtre. “Il criait. On savait que c’était une bagarre avec son ex. Il sentait l’essence. L’ambiance était ‘dégoûtante’”, se souvient-il avec dédain. Trinity dit qu’elle a été impressionnée par la réponse qu’elle a reçue lorsqu’elle a demandé au personnel s’ils attendaient également la victime dans cette affaire. “Non, c’est la mort évidente”, lui ont-ils dit. Sur Facebook Ce n’est que lorsqu’elle s’est réveillée le lendemain matin que Trinity a reçu la terrible nouvelle sur Facebook que la victime était… sa mère. Audrey-Sabrina Gratton n’est sortie avec la femme de 35 ans qu’entre avril et juillet avant de décider que la relation n’était pas pour elle. “Je ne le connaissais pas. Je ne l’avais jamais rencontré”, explique sa fille, qui a côtoyé assez sporadiquement sa mère, qu’elle décrit comme “une maman cool”. Elle prend la tragédie encore plus mal, d’autant plus que sa mère a été tuée par un homme qu’elle tentait d’aider. « Ma mère avait un grand cœur. Il voulait juste le sauver”, estime le doublement malheureux. « Il est mort le jour où j’ai enterré mon père, l’orphelin n’arrive toujours pas à y croire. C’était vraiment difficile. Je n’étais pas prêt pour ça. Je n’avais pas encore l’énergie. » Un accident… puis un meurtre En effet, le père de Dominik Thériault est décédé tout juste un an plus tôt, le 18 juillet 2021, également âgé de 43 ans, lors d’un accident de véhicule tout-terrain en Gaspésie. Le Journal avait également rencontré sa famille qui souhaitait informer les vététistes sur le respect des règles de sécurité. “Ce qu’on dit arrive aux autres… Il paraît que tout va m’arriver”, souffle la jeune femme. Cette dernière, forte et résiliente, parvient tout de même à poursuivre ses études universitaires. “Mes amis disent que je suis leur idole. C’est une grande responsabilité, à 21 ans, de perdre ses deux parents”, reconnaît-il. Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.