En marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, et quelques heures avant de s’envoler pour Saint-Nazaire, où il doit inaugurer ce jeudi un parc éolien, Emmanuel Macron a accepté d’être suivi par les caméras de BFMTV dans la métropole américaine. . Il a évoqué les derniers développements de la guerre en Ukraine, soulignant la position de la France sur la question, avec notre reporter Ulysse Gosset. “Il est absolument nécessaire de remettre le reste du monde de notre côté afin d’appliquer la bonne pression pour arrêter la guerre”, a déclaré le président français à son arrivée à New York. Une guerre, pour laquelle Emmanuel Macron “n’a pas d’explication logique”, confie-t-il dans un entretien au média américain CNN. “Je pense que c’est une série de ressentiments : c’est une stratégie d’hégémonie dans la région et je dirais que c’est une conséquence du Covid-19, l’isolement de Vladimir Poutine”, a-t-il dit.

“Il y a un intérêt à garder le jeu ouvert avec la Russie”

Le discours de Vladimir Poutine à son peuple, diffusé mercredi, a une nouvelle fois enflammé la communauté internationale, Etats-Unis en tête. Joe Biden, leur président, a ainsi accusé la Russie de “violer sans vergogne” les principes des Nations unies, sur la tribune de l’organisation. Emmanuel Macron a également tenu à saluer la solidarité transatlantique dans ce dossier, tout en soulignant la singularité française. “J’essaie de faire passer des messages qui sont ceux de la France qui est un allié des Etats-Unis d’Amérique et qui poursuit des objectifs que je crois communs à l’Ukraine mais avec ces différences qui sont aussi les nôtres”, a-t-il déclaré avant de se glisser dans notre micro. Il en a profité pour confirmer que ses entretiens avec son homologue américain s’étaient “très bien” déroulés et devaient aboutir à des “initiatives conjointes” d’ici quelques jours, notamment sur l’approvisionnement et le prix du gaz naturel, en pleine invasion russe de l’Ukraine. . De bonnes relations qui n’empêchent pas les risques d’incompréhension. Emmanuel Macron a ajouté qu’il fallait expliquer à nos partenaires pourquoi « nous continuons à parler avec la Russie, car nous pensons qu’il est important de convaincre l’Inde et la Chine de venir avec nous et d’essayer de maintenir la confiance que nous avons entre alliés. c’est très important tout en montrant qu’il y a un intérêt à garder le jeu ouvert”. L’Inde et la Chine, alliés traditionnels de la Russie, n’ont critiqué Moscou que pour la première fois avant crescendo de la réponse militaire de la Russie aux difficultés de ses troupes sur le front ukrainien.

“Retour à la paix”

Le président de la République a examiné les conséquences de la guerre pour le monde et l’activité de l’ONU pour y faire face. “Notre objectif est d’essayer de revenir à la paix, et de le faire par une participation dynamique – nous avons commencé à le faire – et deuxième chose, nous réglons des problèmes très spécifiques, nous avons eu des réunions ce matin sur la sécurité alimentaire, sur la réduction des prix alimentaires “, a-t-il dit dans notre micro. Lors du séjour du président français à New York, Vladimir Poutine a fait une série d’annonces qui ont bouleversé l’emploi du temps d’Emmanuel Macron. D’abord la mise en place de référendums d’annexion dans le Donbass puis la mobilisation partielle des réserves russes. “Si ce n’était pas tragique, on pourrait en rire, c’est du cynisme”, réagit alors Emmanuel Macron.

Macron nous appelle à être “clairs et stricts” sur le nucléaire

Le chef de l’Etat a également rappelé la doctrine de la France dans le domaine nucléaire. Une question individuelle d’autant plus sensible que Vladimir a laissé entendre dans son allocution télévisée qu’il n’excluait pas de recourir à l’arme nucléaire si les “intérêts vitaux” de son pays étaient menacés. “Nous sommes une force douée et responsable et je pense qu’en la matière nous devons être à la fois clairs et stricts”, a introduit Emmanuel Macron, poursuivant : “Et nous resterons, comme les Etats-Unis d’Amérique, les Britanniques, et les grandes puissances dotées de ce monde dans une appréhension, une doctrine que j’ai eu l’occasion de préciser il y a plusieurs mois, qui est de ne pas aller et de ne pas participer à aucune escalade dans cette affaire. L’escalade, cependant, est à nos portes. Ainsi, mercredi, Kyiv a de nouveau accusé la Russie d’avoir bombardé la centrale nucléaire de Zaporijia dans l’est de l’Ukraine. Dans le même temps, Rafael Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, a encore déploré la “détérioration de la situation” autour du plus grand site nucléaire du continent. Robin Verner Journaliste BFMTV