Dès le début, nous avons senti que quelque chose de spécial allait se passer à Central. Peu avant le coup d’envoi, Jo-Wilfried Tsonga, Richard Gasquet et Gaël Monfils étaient arrivés ensemble pour se placer en haut de la tribune des invités. Côte à côte, pour soutenir le quatrième Beatles, qui s’apprêtait à donner son dernier show. Enfin, enfin, cela restait à prouver. Si de nombreux représentants du tennis français, de Pierre Barthès à Jérémy Chardy, de Patrick Proisy à Nicolas Mahut, se sont assis sur le bord du court, si les entraîneurs qui ont marqué sa carrière, dont Thierry Tulasne et l’Allemand Jan De Witt, l’ont été également. au premier rang, et si les membres de sa famille suivaient l’événement de partout, Gilles Simon n’avait pas exclu d’élever un lapin à sa retraite. Malgré un service qui pouvait difficilement dépasser les 150 km/h, malgré un Murray qui a toujours su le manœuvrer et qui a représenté l’un de ses pires cauchemars sur le court (16 défaites en 18 duels jusque-là), malgré le premier A trois matchs de l’entame, l’ancien n°6 mondial a toujours joué ses cartes, avec des échanges prolongés parfois bien ficelés. Nous avons tourné pendant un bon moment avec une moyenne d’un point par minute.
Le plongeon de Murray
Menant 5-3 dans le premier set, Simon a breaké, en partie grâce à Murray qui a commis deux doubles fautes. Mais à 5-4, il a de nouveau abandonné son engagement, sur un smash mal négocié après le rebond. C’est qu’entre ses copieux volants et ses bougies qui chatouillent la voûte, l’Ecossais a su placer le curseur là où il grinçait pour le Français. Dans un POPB qui tentait de multiplier les décibels pour mieux emporter le local, un Simon à l’allure émoussée s’est retrouvé mené 5-3 dans le deuxième set. Jeu terminé ? Certainement pas. Andy Murray a ensuite perdu ses raquettes et son tennis, perdant presque tout pendant un quart d’heure et n’inscrivant que 4 points jusqu’à la fin d’un set que le Français s’est emparé, 7-5. Dans le troisième set, Murray est apparu avoir dix ans de plus que son adversaire, pour qui il était moins question que jamais de le lâcher. Simon a cassé le blanc à 1-1 et a fini par prendre le service de l’Ecossais pour la dernière fois pour gagner à 22h40. A presque 38 ans, avec un match de tour suivant face à l’Américain Taylor Fritz visant à se qualifier pour le Masters, Gilles Simon continue d’avancer.