« Cela fait plus de deux ans que nous essayons d’obtenir un visa pour notre correspondant Philippe Leblanc en Asie. » — Une citation de Luce Julien, directrice générale de l’information, Radio-Canada L’entreprise publique a cependant été autorisée par Pékin à envoyer des équipes aux JO l’hiver dernier, mais sous des conditions strictes. Aucun correspondant de Radio-Canada n’a depuis été autorisé à y séjourner. Malgré des rencontres avec le consul chinois à Montréal, toutes les demandes d’accréditation de Radio-Canada ont entraîné des retards ou aucune réponse. Une lettre cosignée de Brodie Fenlon, chef de l’information de CBC, et Luce Julien à l’ambassadeur de Chine au Canada, Cong Peiwu, n’a reçu qu’un accusé de réception. Le service de l’information a donc dû décider de fermer son bureau de Pékin, où se sont succédé des journalistes tels que Don Murray, Raymond Saint-Pierre, Jacques Bissonnet, Céline Galipeau, Catherine Mercier, Yvan Côté et Patrick Brown au cours des quatre dernières décennies. Les employés du bureau de Pékin qui ont appris la nouvelle ce matin seront indemnisés pour leur part. Radio-Canada n’est pas la seule agence de presse étrangère à éprouver des difficultés dans sa mission journalistique en Chine, souligne la direction de l’information. « Les relations entre les médias étrangers et le gouvernement chinois ont toujours été compliquées. Ils sont devenus particulièrement tendus ces dernières années. » — Un extrait de l’Extrait du Mot de l’info publié par la direction de l’information de Radio-Canada

Bureau à Taïwan

Afin de continuer à offrir aux Canadiens une couverture de l’actualité internationale dans cette partie de l’Asie, le reporter Philippe Leblanc sera basé à Taïwan pour les deux prochaines années. D’une importance géostratégique exceptionnelle, cette île de 24 millions d’habitants située au coeur de cette région du monde, sera aussi l’un des points de tension des années à venir avec la Chine, expliquent Luce Julien et Ginette Viens. La pratique du journalisme international n’a jamais été facile, mais elle a été particulièrement difficile cette année pour Radio-Canada en raison des tensions importantes entre l’Occident et la Chine, ainsi qu’avec la Russie. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, le gouvernement de Vladimir Poutine a révoqué l’accréditation des groupes CBC/Radio-Canada, qui n’ont eu d’autre choix que de fermer leur bureau de Moscou. À notre connaissance, c’est la première fois qu’un de nos bureaux est expulsé d’un pays de cette manière. Et le seul à ce jour à avoir subi une telle fermeture de tous les médias étrangers présents à Moscou, déplore-t-il la gestion du renseignement. En attendant de pouvoir rentrer un jour en Russie, la correspondante de Radio-Canada Tamara Alteresco est obligée de couvrir l’actualité en Russie depuis les pays voisins. Le radiodiffuseur public canadien est présent en Russie depuis 44 ans. Malgré ces déboires en Chine et en Russie, CBC/Radio-Canada n’a pas l’intention de réduire sa couverture outre-mer ni de retirer ses correspondants d’Asie et d’Europe de l’Est. Au cours de la dernière année, nous avons visité plus de 34 pays. Nous avons 15 équipes qui sont allées en Ukraine et nous allons continuer. Il ne fait aucun doute que Radio-Canada et CBC se retirent de la couverture internationale, insiste Luce Julien. « Les Canadiens ont besoin d’être informés par des journalistes canadiens et nous continuerons de le faire. » — Une citation de Luce Julien, directrice générale de l’information, Radio-Canada