• Lire aussi : Tunnel L.-H. La Fontaine : la congestion va s’aggraver, selon le ministre Guilbault • À lire aussi : Tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine : Québec n’a aucune idée du coût de la congestion • À lire aussi : L’enfer de la construction se déverse à l’est de Montréal Éric Laflamme avait le cœur gros hier matin en regardant pour la dernière fois sa maison de Saint-Félix-de-Valois. L’autoroute a emballé ses derniers meubles dans son redressement judiciaire. la plupart de ses effets personnels étaient déjà entreposés chez sa fiancée à Saint-Jean-sur-Richelieu. « J’ai dû sortir de chez moi pour éviter la circulation dans le tunnel. C’est dégoutant. Mon refuge de paix, je l’ai perdu à jamais”, déplore-t-il, éprouvé après sa décision. Son emploi l’oblige à se déplacer sur des chantiers de construction sur la Rive-Sud de Montréal, mais son emploi actuel ajoute au moins une heure à son trajet quotidien.
Un vrai deuil Entourée de cèdres et de haies, avec un grand terrain et un boisé à l’arrière, la propriété sera difficile à remplacer. C’est un véritable deuil pour Éric Laflamme, qui ne croit pas trouver cette paix ailleurs. “Honnêtement, c’est difficile à imaginer. J’ai l’habitude de ne pas avoir de bruit autour de moi, alors qu’il vienne me chercher demain matin dans un immeuble de six ou huit appartements, je ne pense pas pouvoir m’adapter à ça”, confie-t-il. En plus de perdre la maison, Éric Laflamme devra sortir son portefeuille pour louer un appartement plus petit. « Ce qui est bien avec ma maison, c’est que j’y ai vécu 15 ans et que mon propriétaire n’a pas beaucoup augmenté le loyer. Je payais environ 800 $ par mois », explique le travailleur de l’enseigne. Loyer plus cher Pour un 4 1⁄2 à Saint-Jean-sur-Richelieu, il devrait débourser au moins 1 000 $ par mois. Ajoutez à cela la pénurie de logements et il devient presque impossible pour un locataire de trouver un logement abordable. « Les propriétaires ont profité de la pénurie de logements pour faire grimper les loyers. De plus, je suis en concurrence avec une liste d’autres locataires qui veulent louer l’appartement que j’ai visité », ajoute-t-il. Pour justifier son choix de déménager, celui qui travaillait pour une entreprise de Lanaudière jusqu’en mai dernier se dit maintenant très content de son emploi actuel. « Là, je vais très bien. C’était difficile de me dire de recommencer avec une autre entreprise », explique Éric Laflamme. Selon lui, les prochaines semaines seront difficiles pour les travailleurs qui doivent traverser le tunnel tous les jours. Beaucoup d’entre eux seront confrontés au même choix que lui : quitter la maison ou changer de travail. “Les personnes bien installées dans leur logement peuvent décider de travailler ailleurs pour éviter de déménager”, souligne-t-il. Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.