Le président Biden s’exprimait à quelques encâblures du Capitole, siège du Congrès américain que les partisans de Donald Trump, convaincus de sa victoire à l’élection de 2020, avaient attaqué dans un chaos sans nom le 6 janvier 2021. « J’aimerais pouvoir dire que l’assaut contre notre démocratie a pris fin ce jour-là. Mais je ne peux pas. » — Une citation de  Joe Biden, président des États-Unis Joe Biden a également énuméré le nombre de candidats prêts à rejeter les résultats du vote aux élections du 8 novembre, le premier scrutin organisé dans l’ensemble du pays depuis cette attaque. Il y a des candidats qui se présentent à tous les échelons de l’administration américaine […] qui refusent de s’engager à accepter les résultats des élections auxquelles ils sont candidats, a alerté le locataire de la Maison-Blanche.

Donner un nouveau visage à la Chambre des représentants

Lors de ces élections, les Américains sont appelés à renouveler l’ensemble des sièges de la Chambre américaine des représentants et un tiers du Sénat. Plusieurs postes de gouverneurs et d’élus locaux sont également en jeu. Parmi ces candidats, l’ascension fulgurante de Kari Lake, candidate au poste de gouverneure dans l’État très disputé de l’Arizona, donne des sueurs froides aux démocrates. Cette républicaine continue de dénoncer le résultat de la présidentielle de 2020, assurant que l’élection a été volée à Donald Trump, malgré les innombrables preuves du contraire. Cette quinquagénaire menace aussi de ne pas reconnaître le résultat de son propre scrutin. Je vais gagner l’élection, c’est le résultat que j’accepterai, a déclaré la candidate à CNN. Donald Trump livre un discours devant ses partisans réunis à Robstown, au Texas, le 22 octobre 2022 Photo : Getty Images / Brandon Bell

L’ombre de Trump

L’ex-président Donald Trump, qui n’a jamais reconnu sa défaite à la présidentielle de 2020, semble lui aussi se préparer à contester le résultat des midterms si elles venaient à être défavorables aux républicains. Cela ouvre la voie au chaos en Amérique, a martelé Joe Biden, appelant également le pays à s’opposer à la violence politique et à l’intimidation des électeurs. Le président a pris pour exemple le cas de Paul Pelosi, le mari de la cheffe démocrate Nancy Pelosi, attaqué à coups de marteau à son domicile vendredi matin. L’agresseur a indiqué qu’il cherchait en réalité la dirigeante américaine. Certains agents électoraux et élus ont aussi dit avoir constaté une augmentation des menaces et des intimidations. Les personnes qui propagent ces théories sont déterminées et parviennent à se faire entendre, a prévenu Joe Biden, qui tente tant bien que mal d’axer le débat autour de la protection de la démocratie quand les républicains l’attaquent sur son bilan économique.

Les républicains déterminés

Accusant le président démocrate d’une gestion cruelle de l’inflation, les républicains se montrent de plus en plus confiants en ce qui a trait à leurs chances de le priver de ses majorités au Congrès. Or, selon un sondage de l’université Quinnipiac publié mercredi, 36 % des Américains estiment que l’inflation est le problème le plus urgent auquel le pays doit faire face. Le droit à l’avortement, autour duquel les démocrates ont tenté de mobiliser leur base, arrive en deuxième place, à seulement 10 %. Les élections sont à 6 %. Selon les enquêtes d’opinion les plus récentes, l’opposition républicaine a de très bonnes chances de s’emparer de la Chambre. Le sort du Sénat reste plus incertain. Joe Biden s’efforce d’inverser la vapeur. Les Américains souffrent toujours de l’inflation, a-t-il reconnu mercredi dans une allocution à la Maison-Blanche consacrée aux emplois dans l’industrie, après avoir assisté à des démonstrations de maçonnerie et de soudure. Affrontant un vent défavorable, le Parti démocrate a appelé ses poids lourds à la rescousse, comme l’ancien président Barack Obama et ses incontestables talents oratoires. Si vous êtes angoissé ou frustré en ce moment, ne vous plaignez pas. Ne faites pas la sourde oreille. Ne laissez pas l’autre camp vous convaincre que votre vote ne compte pas, a plaidé Barack Obama, en déplacement mercredi dans l’État très disputé de l’Arizona, l’État de Kari Lake.