Le 19 mai, odlodie et Laurent ont signé l’achat chez le notaire de leur nouveau logement, situé à Ollainville dans l’Essonne. Kiosque de 70 mètres carrés avec 1 800 mètres carrés de terrain, pour 140 000 euros. Problème : une famille, un couple et deux enfants, squattent chez eux. L’affaire a depuis connu une envolée retentissante, soulevant des interrogations sur les versions des différents protagonistes.

Une affaire très médiatisée par les acheteurs

Face à la situation, le couple a alors pris la décision de rendre l’affaire publique. Concrètement, ils ont témoigné dans une vidéo du Parisien, racontant avoir découvert la présence des locataires lors de l’investissement des espaces, le soir même de la signature chez le notaire. “Nous étions très heureux. Le soir, nous avions prévu de ramener des amis à la maison pour faire un barbecue et faire la fête. Et là, je vois des rideaux aux fenêtres et une voiture garée devant, avec un pitbull derrière le portail.” dit Laurent. Prévenue, la police s’est retrouvée dans l’impossibilité d’évacuer les squatteurs : « Aux yeux de la loi, ils sont chez eux. “Quand vous entrez dans une maison, et que ce n’est pas contesté dans les 48 heures, les gens qui s’y trouvent sont chez eux, même s’ils ne sont pas propriétaires”, expliquait alors Elodie à nos confrères. La vidéo du Parisien, diffusée sur Twitter mercredi 8 juin, est rapidement devenue virale, provoquant la colère de nombreux internautes. Puis le couple s’est entretenu avec de nombreux médias et a en effet été invité jeudi soir à “Touche pas à mon poste”.

Les locataires, pour leur part, se revendiquent propriétaires

De leur côté, les passagers se sont défendus. Le couple a expliqué qu’ils étaient restés à la maison pendant un an et que leurs enfants allaient à l’école à proximité. La famille a également affirmé avoir acheté la propriété. “Mon patron a sorti de sa poche un vieux bout de papier, avec une promesse de vente qui indiquait qu’il avait payé la maison 120 000 euros… comptant”, a expliqué Laurent, se plaignant qu’il ne s’agissait que d’une promesse de vente. Selon les informations de BFMTV, le maire de la ville a accepté les locataires, et a confirmé que le document que lui avait montré la famille n’avait aucune valeur.

Une procédure d’expulsion rapide

Face à l’impact médiatique de l’affaire, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’est emparé du dossier jeudi et a ordonné l’expulsion dans les 48 heures des occupants. “Avec Amélie de Montchalin (ministre de la Transition écologique et candidate députée de l’Essonne) nous demandons immédiatement au préfet de l’Essonne d’engager la procédure prévue à l’article 38 de la loi DALO pour l’évacuation rapide des sans-papiers”, écrit-il sur Twitter. Suite à nos consignes avec @AdeMontchalin, une notification officielle a été reçue ce jeudi de @Prefet91 afin d’expulser la famille squattée. Cette situation inacceptable prendra fin et les vrais propriétaires pourront retrouver leur logement. https://t.co/wUVOZhdf41 – Gérald DARMANIN (@GDarmanin) 9 juin

Les occupants ont attaqué en quittant les lieux

Jeudi en fin de journée, les gendarmes ont officiellement averti la famille de quitter l’établissement. Sans attendre l’expulsion par la police, les passagers sont repartis dans la nuit de jeudi à vendredi. Or, selon Le Parisien, la famille aurait été agressée alors qu’elle quittait les lieux, vers minuit, alors qu’elle chargeait ses affaires dans sa voiture. Un groupe d’hommes cagoulés et masqués se présentait et utilisait des gaz lacrymogènes sur la famille, les imposant physiquement. L’habitacle de leur voiture puis l’intérieur de la maison ont été aspergés. Selon les informations, leur véhicule a également été endommagé. Une enquête a été ouverte, qui a été confiée aux gendarmes. “Les assaillants se sont trompés en faisant ça, ça me fait mal”, a déclaré Laurent à nos confrères. “Si j’avais vu la famille sortir, je les aurais aidés. Ces derniers jours, autour de la maison, les habitants sont devenus insistants, certains ont klaxonné, crié “tuez-les !”, il y a eu de la tension.

Les acheteurs savaient que la propriété était occupée

Dernier revirement de l’affaire, le couple savait en effet que le bien avait été saisi lors de l’achat. En effet, un internaute a posté sur Twitter jeudi soir deux vidéos postées le jour de la vente, dans lesquelles Elodie apparaît à côté d’un conseiller immobilier. Sur les photos, ce dernier évoque la vente de cette maison au rabais compte tenu de la charpente. “Le propriétaire a acheté une propriété à un coût très intéressant en raison des travaux et de l’occupation des squatteurs, dont il faut s’occuper, car il y a des procédures qui doivent être mises en place”, explique-t-il. Belle preuve que je viens de recevoir : En effet, le business consiste à acheter la maison occupée à moitié prix et à s’arranger pour “faire partir les locataires” Bon l’impression que les médias @le_parisien de Bernard Arnault nous considèrent comme des imbéciles ? pic.twitter.com/aoBpjj0MJd – ; Babylone le rhinocéros ? (@Babar_le_Rhino) 9 juin 2022 Les clés n’ont pas été remises le jour de la vente. “Nous devons envoyer les gens à l’intérieur, récupérer la propriété et refaire toutes les clés”, explique le consultant immobilier. L’information a été confirmée à Parisiano par le notaire qui a constaté la vente. Selon elle, la référence au « métier sans droit ni titre » apparaît « noir sur blanc dans le magasin ». Interrogé à nouveau par Le Parisien, le couple a expliqué qu’il n’avait pas mesuré l’ampleur de l’occupation. “Ne voyant pas de meubles, on s’est dit que parfois des jeunes viendraient dans la journée, on s’est dit qu’on récupérerait vite notre bien”, raconte Elodie.