Sondages – Une fois lancée, la campagne est terminée. A minuit, les électeurs organisent tous les scrutins pour décider du sort des 6 000 candidats en lice pour cette élection parlementaire. Et que dès lors ils n’ont plus le droit d’influer sur le cours des événements à la veille des élections. Les derniers sondages avant le premier tour ont été publiés vendredi après-midi. Ils proposent un affrontement difficile entre la majorité présidentielle et l’alliance de gauche. Car c’est bien un duel qui s’annonce entre ces deux camps. La troisième force qui était deuxième à l’élection présidentielle (la Coalition nationale) est en effet loin derrière tous les sondages publiés dans cette dernière ligne droite. Deux catégories doivent être distinguées. Le premier concerne les intentions de vote au premier tour qui donnent une idée du rapport de force entre chaque bloc. La seconde concerne les prévisions sur le nombre de sièges faites par les instituts électoraux qui tentent de déterminer ce que sera l’Assemblée nationale après le second tour du 19 juin.
NUPES et majorité présidentielle, le duel du premier tour
Depuis la victoire présidentielle d’Emanuel Macron, les choses ont changé dans le paysage (pas seulement la nomination d’Elizabeth Bourne à Matinion et le nouveau gouvernement) et ça se voit. Evénement politique majeur du mois de mai, l’union de la gauche autour de Jean-Luc Mélenchon permet à la NUPES d’être une force aussi importante que la majorité présidentielle. C’est ce que nous voyons dans le compilateur de sondages HuffPost, qui répertorie ci-dessous les intentions de vote moyennes au premier tour : Si nous avons vu une baisse significative de NUPES, aujourd’hui il a dépassé l’Ensemble ! (reconstruction de LREM, Modem, Agir et Horizons), c’est principalement parce que les premiers sondages ne tenaient pas compte des listes de dissidents. ont été ajoutés à la courbe “Autre”. En clair, à ce stade, les deux blocs restent au bord du gouffre entre 26,4 et 27% des intentions de vote. Impossible de dire à ce stade qui finira devant les autres ce dimanche. On voit que la Coalition nationale, nettement en retrait, est en dessous du seuil des 20 %. A l’époque, les Républicains continuent de flirter avec les 10% en matière de Reconquête ! fait moins bien que le score du candidat d’Eric Zemour à l’élection présidentielle (5,7% contre 7,1%).
La grande majorité des Macron prêtés
Mais aussi utiles que soient ces sondages nationaux, ils ne reflètent que l’avenir de l’hémicycle Palais Bourbon. Les élections législatives sont en effet un scrutin avec 577 élections dans chaque circonscription. Au regard des candidats investis, du poids de chaque parti sur le terrain et de la capacité de chaque candidat qualifié au second tour à attirer les électeurs des perdants au premier tour, les résultats diffèrent. C’est pourquoi les instituts de sondage font des prédictions. Une tâche forcément encore plus délicate que celle qui consiste à la mise en œuvre des intentions de vote. “Il y a une fragilité dans ces prévisions”, a déclaré jeudi 9 juin à franceinfo le PDG d’Ipsos, Brice Teinturier. On a 127 positions qui se jouent avec moins de deux points”. Cependant, les résultats (qui ne sont pas des prédictions, mais des instantanés) ont la valeur de mettre en évidence certains événements. Tout d’abord, comme nous l’avons expliqué ici, la majorité présidentielle reste la grande favorite de cette élection. A dix jours du premier tour, la victoire de la NUPES qui pourrait pousser Jean-Luc Mélenchon au poste de Premier ministre s’annonce encore très improbable. “On avance dans les places pour Ensemble ! “Parce qu’avec la logique du transfert des voix, la coalition centrale est un avantage”, poursuit le politologue. Comme vous pouvez le voir sur ce deuxième graphique ci-dessous, la NUPES se situe en moyenne autour de 180 avec une fourchette allant jusqu’à 230. C’est nettement plus important que le soir de l’élection présidentielle (environ 80 élus projetés) et trois fois plus que lors du sortant Assemblée (la gauche unie compte un peu plus de 60 députés), mais c’est encore largement insuffisant pour atteindre les 289 sièges requis pour la majorité absolue. Cette majorité absolue, c’est Ensemble ! qui est crédité aujourd’hui. Seulement, comme le montre la courbe jaune, ce n’est pas obtenu, loin s’en faut, car la dynamique n’est pas en faveur du camp macroniste, plombé par le non-début du deuxième quinquennat et la polémique qui suit la Finale des Champions. Ligue. Toutes les prévisions donnent même une fourchette basse sous le seuil fatal de 289 députés. Dans ce cas, le gouvernement devrait compter sur des alliés conjoncturels de gauche ou de droite pour faire adopter ses textes.
Un groupe parlementaire d’extrême droite ?
Ce que l’on note également dans ces prévisions, c’est la réduction drastique du nombre potentiel d’élus républicains. Alors que l’équipe LR et ses alliés comptaient plus d’une centaine de députés dans l’Assemblée sortante, l’opinion moyenne est de 49. Enfin, et ce serait la première depuis le milieu des années 1980 (et des élections législatives entièrement proportionnelles), l’extrême droite pourrait avoir des dizaines de députés. Bien que les prévisions aient fortement baissé depuis l’élection présidentielle, la prévision actuelle est de 35 députés, soit la même que l’équipe FN de Jean-Marie Le Pen en 1986. Comment fonctionne le compilateur de sondage HuffPost ? Chaque nouveau sondage d’intentions de vote pour l’élection présidentielle est pris en compte par notre compilateur. La nouvelle moyenne des scores obtenus par chaque camp dans les dix dernières enquêtes publiées est ensuite calculée. Plus l’enquête est récente, plus son poids sur cette moyenne est important. Cliquez ici pour télécharger la liste de tous les sondages utilisés pour cet article. À lire aussi Le HuffPost : Vous ne comprenez rien aux législatives ? Nous décryptons le dictionnaire pour vous