Jusqu’à la dernière minute, Donald Trump avait semé le doute sur une potentielle nomination annoncée lundi soir. Mais il a assuré ne pas vouloir voler la vedette aux candidats qu’il adoube. Face à une marée de chapeaux rouges, l’ancien président de 76 ans a brossé un tableau extrêmement sombre de l’Amérique sous Joe Biden lundi soir. Un pays où la hausse des prix étrangle les ménages, où la criminalité violente est hors de contrôle et où l’extrême gauche endoctrine nos enfants. Il n’y a qu’une seule solution pour mettre fin à cette folie, a plaidé le milliardaire américain. Si vous voulez mettre fin à la destruction de notre pays et sauver le rêve américain, vous devez voter républicain demain, a-t-il déclaré. L’ancien président républicain Donald Trump lors d’un rassemblement dans l’Ohio en faveur de la candidature au Sénat de Jay Dee Vance. Photo : Getty Images/Drew Angerer Les Américains sont appelés lors de cette élection à renouveler l’intégralité de la Chambre des représentants et un tiers du Sénat. Une multitude d’élus locaux, décidant de la politique de leur État en matière d’avortement ou de régulation environnementale notamment, sont également en jeu. La campagne pour cette élection de mi-mandat aura, jusqu’aux dernières heures, des allures de second tour de la course 2020.

défendre la démocratie

Le rassemblement de Donald Trump est entré en concurrence directe avec celui de Joe Biden, organisé quelques minutes plus tôt dans une université historiquement noire du Maryland, à la périphérie de Washington, au cours duquel le président a exhorté les Américains à défendre la démocratie. Nous savons généralement que notre démocratie est en danger, a assuré le leader démocrate de 79 ans, alors que les candidats républicains à cette élection menacent de contester une éventuelle défaite. Le président Joe Biden prononce un discours à Bowie, dans le Maryland, à la veille des élections américaines de mi-mandat. Photo : Getty Images/Nathan Howard Le camp démocrate a donc, au-delà de ces enjeux économiques, cherché jusqu’au bout à stigmatiser le Parti républicain comme une menace pour la démocratie et les acquis sociaux comme le droit à l’avortement. Reste à savoir si cela aura l’effet escompté. Ou si le dicton bien connu d’un conseiller de l’ancien président Bill Clinton se vérifie à nouveau, c’est-à-dire que c’est l’économie qui compte toujours dans les élections (stupide).

Républicains confiants

A l’issue de sa rencontre, le président a une nouvelle fois assuré qu’il était optimiste quant à l’issue du vote. Il a cependant admis qu’il serait difficile de garder le contrôle de la Chambre. Les républicains pensent qu’ils ne peuvent pas simplement prendre la Chambre des représentants, ce qui est le scénario classique de ces élections traditionnellement difficiles à la Maison Blanche pour le parti. Ils croient également qu’ils peuvent arracher le contrôle du puissant Sénat à Joe Biden. Face à l’efficacité d’une campagne républicaine centrée sur une inflation galopante, Joe Biden peine à vanter ses réformes du pouvoir d’achat, qui ne se feront sentir que pendant plusieurs années. Perdre le contrôle des deux chambres du Congrès aurait de graves conséquences pour le démocrate, qui a jusqu’à présent déclaré qu’il prévoyait de se représenter en 2024, préfigurant une éventuelle reprise de l’épreuve de force de 2020. Cependant, la perspective ne plaît pas à tous les démocrates en raison de son âge – bientôt 80 ans – et de son impopularité.