Un autre 49,3 qui ne passe pas. Après que le Premier ministre a de nouveau utilisé cette arme constitutionnelle pour approuver la deuxième partie du budget mercredi après-midi, le député La France insoumise Rodrigo Arenas s’est mis en “grève”. “J’aime les soignants. Je suis officiellement en grève mais je n’arrête pas mon travail. Je veux dire que les conditions de travail du Parlement ne sont pas respectées”, a expliqué l’élu parisien à BFMTV.

“Je ne suis pas responsable de l’échec de Borne”

Si le député ne peut pas faire grève légalement, la fonction de député n’est pas un emploi mais un statut, et de fait il ne perdra aucune partie de son indemnité, cela permet à cet ancien coprésident de la FCPE de faire un coup médiatique. Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon dénonce depuis plusieurs semaines “le coup de force parlementaire” du Premier ministre qui peut, selon la Constitution, utiliser le 49.3 autant de fois qu’il le souhaite pour faire voter des textes budgétaires. Cependant, il ne peut l’utiliser qu’une seule fois par session parlementaire pour un autre projet de loi. “Nous ne sommes pas responsables de l’échec d’Elizabeth Bourne et d’Emmanuel Macron à ne pas avoir la majorité absolue à l’Assemblée nationale”, promeut encore le député.

« Un signe distinctif » lors du QAG

En l’absence de 289 députés au sein de la majorité présidentielle, l’exécutif estime n’avoir eu d’autre choix que d’utiliser cet outil législatif. Cependant, le Premier ministre a assuré que certains des amendements de l’opposition seront inclus dans la version finale du budget. Mais les 12 milliards d’euros d’amendements pour rénover les passoires énergétiques portés par la gauche n’en feront pas partie, a déjà indiqué le Premier ministre. Pour marquer ce jeudi après-midi en hémicycle lors de la séance de questions d’actualité au gouvernement, Rodrigo Arenas promet de “porter un insigne distinctif” pour “signifier” qu’il est en grève. “S’ils me demandent de sortir parce que c’est interdit, ils devront m’expliquer pourquoi”, assure le député rebelle. Cependant, le choix reste hautement improbable. Lorsque François Ruffin a dévoilé un maillot de foot sous son polo en tribune pour dénoncer l’état des clubs de football juniors en 2018, il a écopé d’une amende. Anthony Lebbos et Marie-Pierre Bourgeois