• Lisez aussi: Biden s’attaque au prix élevé du gaz de manière plus décisive • Lire aussi : Hausse du prix du pétrole : un déguisement ? À Montréal, un litre ordinaire se vendait en moyenne 1,59 $ à la fin septembre. Hier, il était en moyenne de 1,85 $, selon la Régie de l’énergie du Québec. «Et en janvier, ce sera 2,30 $ le litre au Québec», prédit Dan McTeague, un analyste du prix de l’essence qui s’intéresse à la question depuis 1994. Une “tempête parfaite” Alors en ce moment, c’est le calme avant la tempête proverbiale. “Et la tempête sera parfaite”, ajoute le vétéran de la région, dont le site s’appelle “Le sorcier du gaz”, car il ne se trompe jamais dans ses prédictions. L’OPEP+ a déjà commencé à réduire la production d’au moins 1 million de barils par jour. La réserve stratégique américaine, à son plus bas niveau depuis 1982, devra être reconstituée. Et l’hiver arrive. Le froid va exercer une pression sur le prix du fioul, qui sert à chauffer les bâtiments, et par extension sur le diesel, dont il est un dérivé. “Vous n’avez encore rien vu avec le prix du diesel”, déclare Dan McTeague. En raison de la forte demande, il prévoit qu’il atteindra 3 $ le litre d’ici mars. Le diesel se vend actuellement 2,61 $ le litre en moyenne à Montréal. De nombreux facteurs De nombreux facteurs économiques et géopolitiques expliquent les bouleversements du secteur pétrolier, plaide Yvan Cliche, chercheur en énergie au Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal (CÉRIUM). Oui, les pays de l’OPEP+, dont l’Arabie saoudite et la Russie, réduiront leur approvisionnement sur le marché pour tenter d’augmenter les prix.
“Ils veulent éviter une situation comme en 2008, où le prix du baril est passé de 100 à 40 dollars en quelques mois”, explique le chercheur. Alors que les pays membres de l’OPEP+ craignent une récession mondiale, ils ont aussi la volonté de ne pas se retrouver en surproduction, comme cela s’est produit en 2020, au début de la pandémie. A cette époque, le prix du baril de pétrole est tombé en territoire négatif, pour la première fois. Volonté d’ennuyer Biden Photo AFP
Joe Biden, président des États-Unis.
Sinon, il y a aussi le fait que l’embargo européen sur le pétrole russe entrera en vigueur le 5 décembre. “L’OPEP+ réagit en retirant le pétrole du marché, pour avoir un effet à la hausse sur les marchés pétroliers de l’Ouest”, explique M. Cliche. Pour le chercheur, il est raisonnable de croire que le “timing” de ce geste n’est pas anodin, puisque dans moins d’une semaine se tiennent les élections de mi-mandat aux USA. “Ils veulent embêter le président Biden, qui entretient des relations tièdes avec le régime russe”, explique l’expert, qui ajoute que la popularité d’un président, et par extension de son parti, est souvent liée au prix de l’essence à la pompe. Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.