La société de production de l’émission “Les Terriens du dimanche” de Thierry Ardisson avait finalement coupé le clip dans lequel Eric Zemmour affirmait que le prénom d’Hapsatou Sy était “une insulte à la France”, notamment en raison du “risque élevé de condamnation judiciaire”. . La série diffusée sur C8, et vue par le tribunal, s’arrête avant les échanges sur le choix des noms.
“Quelque chose de désagréable”
Hapsatou Sy rappelle son prénom à Eric Zemur, qui lui répond : « Ta mère s’est trompée ». “Et comment voudriez-vous que je m’appelle ?” “, saute le chroniqueur. “Corinne”, répond l’invitée de l’émission, enregistrée publiquement. Dans un face-à-face ultérieur, coupé au montage, le chroniqueur déclare : “Ce que vous venez de dire est une insulte à la France.” “Mademoiselle, c’est votre prénom qui est une insulte à la France”, rétorque Eric Zemmour. Le chroniqueur avait partagé une vidéo tournée par une maquilleuse sur les réseaux sociaux contenant le clip et avait porté plainte au civil. A la décharge du guerrier, ces commentaires, ayant été coupés au montage, ne peuvent continuer. L’avocat d’Eric Zemmour, Me Olivier Pardo, a également fait valoir que l’allégation de son client, qu’Hapsatou Sy a pu ressentir comme “quelque chose de désagréable”, ne constituait pas légalement une “insulte raciale”. Il a demandé sa libération.
“Vous ne pouvez pas offenser sous le couvert de la liberté d’expression”
Pour le parquet, Eric Zemur, un « tacticien controversé » qui « contrôle son discours », s’est bien rendu coupable de ce délit. “Les limites de la liberté d’expression ont été franchies”, a déclaré le procureur. Il a requis une amende de 20 000 euros contre Eric Zemur, soit 100 jours-amendes de 200 euros, pouvant être transformées en emprisonnement en cas de non-paiement. Le verdict sera rendu le 12 janvier. “On ne peut pas offenser sous couvert de liberté d’expression”, a déclaré Khapsatou Sy, 41 ans, qui a décrit la “vague de haine” qu’elle subit depuis quatre ans au barreau. “Mise au placard” après cette émission, l’ancienne chroniqueuse avait finalement démissionné du groupe Canal+ en août 2021. Elle disait être désormais une “entrepreneuse de cosmétiques”.