“Vous avez mis à la tête de l’Etat des hommes accusés de viols et de violences faites aux femmes. Pourquoi ? Répondez-moi.” Ce dégoût à Emmanuel Macron et la visite des gendarmes et le lendemain du gendarme : deux ingrédients pour un cocktail explosif moins de 36 heures après les législatives. Vendredi, dans l’entretien que nous avons eu avec cette jeune femme de 18 ans qui sortait du lycée Victor Hugo de Gaillac, Laura raconte que vendredi, à minuit, la direction du magasin est venue la chercher alors qu’elle était en cours pour un entretien avec deux gendarmes dans une salle d’école. “On m’a d’abord dit qu’il était là parce que j’avais dit que j’avais été agressée sexuellement. Ensuite, j’ai senti qu’ils me donnaient une leçon de morale. Ne parlez pas au président comme ça. Il vaut mieux qu’il lui écrive.” L’entretien avec la police a duré une dizaine de minutes.La présence de gendarmes au lycée, en pleine journée pour un entretien avec un élève, a scandalisé de nombreux internautes.
“Nous voudrions nous excuser”
A un moment donné dans la nuit de vendredi à samedi, vers minuit, le service communication de la Gendarmerie nationale du Tarn a publié sur sa page Facebook un post : “Notre action a été simplement de prendre en compte cette personne qui s’était présentée comme victime, de proposer à recueillir une plainte potentielle ou si nous n’offrons pas d’aide, de soutien ou de retransmission pour rencontrer les clubs locaux pour vous aider. “Nous voudrions nous excuser si nous nous sommes approchés pour aller la rencontrer au lycée pour parler. Elle a été incomprise et qu’elle pense que nous avons été maladroits. Evidemment nous restons à sa disposition et à sa disposition.” Evidemment, ces explications et excuses ne calment pas l’incompréhension et souvent la colère des enseignants, parents d’élèves et lycéens, qui s’étonnent qu’une collégienne puisse se retirer de sa classe pour répondre aux gendarmes. Ce matin à Gaillac, lors de l’inauguration d’une fresque sur un transformateur électrique, ce qui est devenu “l’affaire Laura” a été le seul sujet de discussion. Le maire, les élus de la majorité et de l’opposition sont restés bouche bée devant deux choses : l’ampleur que prend cette intervention des gendarmes au niveau national et d’autre part par l’incompréhension d’une audition par la police, dans un haut lieu école, d’un étudiant. Sous couvert d’anonymat, une bénévole d’une association locale de lutte contre les violences faites aux femmes a toutefois souligné : « Les associations spécialisées dans l’aide à la personne et les violences conjugales écoutent toujours avec attention et professionnalisme la brigade de police de Gaillac. Nous avons même une assistante sociale dédiée à ces questions pour maintenir un contact étroit et efficace avec cette caserne de gendarmerie. » Cette prise de position suffira-t-elle à mettre fin à une polémique qui vous fera presque oublier votre visite présidentielle dans le Tarn ?